
Retour sur la finale nationale de Buzzbooster 2025 à Marseille

Nous étions à la 16e finale nationale de Buzz Booster à Marseille. C‘est un dispositif qui accompagne et met en lumière la nouvelle pousse du rap. Le tremplin met en compétition 11 lauréats issus de 11 régions, sélectionnés sur la base de leur potentiel scénique, leur projet artistique et leur originalité.

Cette année Buzz Booster dépose ses valises à Marseille pour sa 16e édition. L’organisation a concocté un programme alléchant entre le 17 et le 19 juin 2025 pour artistes et acteurs présents : slow meetings, rencontres et talks meublent la première journée, une opportunité de réseautage pour ces jeunes artistes prometteurs.
Cette édition a un goût particulier au regard de la qualité et de la diversité de styles des finalistes présents cette année. Ils étaient 1542 concurrents au début du concours, ils ne sont plus que 11, l’enjeu est majeur. Ce dernier virage promet beaucoup de suspense, la rédac ne veut pas rater ça, nous débarquons le 18 juin à la Gare Saint-Charles de Marseille à 17H 45 exactement.
Une première soirée enflammée à l’Espace Julien
Sous les coups de 20H, l’Espace Julien à Marseille (qui héberge les deux concerts finaux) est pris d’assaut par une horde d’amateurs de rap, de supporters de chaque artiste, d’acteurs et partenaires de l’évènement, mais aussi de curieux. Il fait chaud et l’ambiance est plutôt good vibes, la salle de concert est déjà bondée au moment où Cheeko, host de la soirée annonce So’, finaliste d’Ile de France qui ouvre le bal. Artiste franco-marocain, So’ distille une musique positive sur des productions à mi-distance entre airs urbains et musique orientale. Il installe un mood plutôt club accompagné de musiciens qui subliment son live.
Après ce début de qualité, Nans rappeur originaire de l’Île de la Réunion fait son entrée. Chaque artiste disposant de 20 minutes pour séduire, Nans capitalise sur ce temps et ramène une vibe électrique avec son kickage bien nourri. Il installe une dynamique sur scène et tient la foule en haleine.


Ensuite Jasem arrive sur scène et régale avec un flow très maitrisé, des productions excellentes, des refrains maitrisés, il a ce profil d’artistes rappeurs qui réussissent à toucher le grand public. C’est un peu le cas aussi d’ Ikbinks, finaliste de Marseille qui sait osciller entre des titres très égotrips mais aussi des vibes plus douces et romantiques.


Les deux derniers artistes de cette première soirée sont parmi ceux qui nous ont vraiment marqués. Nous découvrons Toéra quelques jours avant la finale nationale en écoutant quelques de ses titres. Kickeuse hors-pair, elle propose un flow très technique qu’elle a su murir à travers des openmics dans sa ville, Lyon. Son univers sombre et immersif en mode « bad bitch » séduit et capte le public grâce à son aisance sur scène.
NavyBlu conclut la soirée de manière mémorable. Représentant de la région Grand Est, il propose une performance alternant flows égotrips et refrains remplis d’émotions, il réussit à faire résonner ce flot d’émotions dans le cœur du public. Chaque morceau est performé avec application, il boucle sa présentation avec une belle gimmick « On a les crocs », une performance de gagnant.

La deuxième soirée : des pépites révélées

La deuxième soirée de concert le lendemain lève le voile sur les dernières pépites finalistes avec Harry qui lance les hostilités dès 20H 30. Porte étendard de la Bretagne, il a une voix singulière mêlant pudeur masculine à une fragilité assumée. Il propose des textes très imagés avec lesquels il a le mérite de réussir à toucher le public.

Le point commun que nous faisons entre Harry et Garuzé, c’est cet univers doux et cette énergie solaire singulière.
Lorsqu’il preste, Garuzé installe une ambiance dansante avec son discours rassembleur. L’accompagnement de la guitare et du synthé embrase la scène.
Papi Teddy Bear quant à lui, est plus technique dans son approche. Il propose une plume acerbe et un style marqué par une voix nasillarde et un flow incisif. Il a su proposer quelque chose de différent. On sent vraiment un côté novateur.


Gulien revient aux bases du rap avec des textes très portés sur la rime. Se présentant comme un artiste tourmenté par l’anxiété, Gulien s’inspire de l’autodérision d’Eminem ou encore du charisme de Redman.

Etane va venir clôturer de manière monumentale cette soirée. C’est une artiste prometteuse qui se situe à la croisée de la chanson française et de sonorités métalliques et digitales de la nouvelle scène rap. Avec sa voix envoûtante et une chorégraphie millimétrée, elle réussit à proposer un show abouti bien scénarisé.
Le verdict : Toéra sacrée grande gagnante
Après cette dernière belle prestation, le jury peut se retirer pour délibérer avec « du pain sur la planche » après ces performances de haut niveau, originales et différentes. Les 11 finalistes ont su séduire et soulever la foule. Le suspense est à sa comble quand 00 H 15 sonne et que le Café Julien se remplit pour la délibération finale.

Pour rappel, le/la gagnant/e de Buzz Booster 2025 bénéficiera d’une dotation de 15 000 euros, d’une tournée de nationale de 11 dates, d’une session d’enregistrement au mythique Wisseloord Studios, d’un accompagnement sur mesure de la SACEM et d’une session vidéo offerte par Conscienxious.
Au terme de minutes interminables, Cheeko annonce Toéra grande gagnante de cette édition 2025, elle reçoit son trophée des mains de son prédécesseur Enock !
Tout le mérite est pour cette artiste autant rebelle que talentueuse qui a su imposer sa personnalité et son univers sur l’étendue du tremplin. Nous pouvons rentrer sur Paris avec de beaux souvenirs de cette finale marquante, pleines d’émotions et de bonnes vibes. Buzz Booster a su créer une amitié et une bienveillance entre chaque artiste et même entre les différents acteurs et ça c’est un vrai plus : nous avons vécu non seulement un tremplin mais aussi une expérience musicale et humaine !

