Blooboy dévoile « Sous l’averse »,un EP introspectif et audacieux
À l’heure où le rap français semble tiraillé entre exigences de performance et formules virales, certains artistes prennent le contre-pied. Ils préfèrent creuser plus profond, interroger les failles plutôt que d’esquiver le réel. C’est exactement ce que fait Blooboy avec son EP “Sous l’averse”. Ce nouveau projet laisse parler le silence, la douleur, la sincérité. En sept morceaux, le rappeur poursuit sa mue artistique et propose une œuvre qui s’écoute avec le cœur lourd… mais ouvert.
Une écriture affûtée pour un projet de l’intérieur
“Sous l’averse” se démarque par sa densité émotionnelle. Sur l’opus, Blooboy explore à nouveau ses thèmes de prédilection (solitude, désespoir, tempêtes intérieures ) mais avec une maturité nouvelle. C’est une succession de morceaux taillés dans la chair, portés par des prods aériennes ou crues, toujours habitées. Le projet oscille entre la douceur feutrée de certains instants et des passages plus rugueux, presque nerveux. L’artiste semble chercher un point d’équilibre.
« Mauvais Temps » et « Deuil » : des morceaux phares qui font honneur au projet
Deux titres sortent particulièrement du lot. Tout d’abord « Mauvais Temps », est un véritable point de bascule de l’EP. Sur une instru minimaliste, Blooboy pose des mots d’une précision chirurgicale sur l’indicible : l’apathie, la fatigue émotionnelle, cette impression d’être là sans y être. Un morceau suspendu, qui continue de résonner bien après l’écoute. « Deuil » est un autre titre marquant du projet. C’est le seul featuring du projet, et c’est sans doute le plus brut. Construit comme un long tunnel sans refrain, le morceau assume sa forme atypique et va droit au but. La tension est permanente. Les deux voix se croisent sans jamais s’effacer, dans un échange viscéral.
Avec « Sous l’averse », Blooboy livre une œuvre exigeante, qui se vit plus qu’elle ne s’écoute.
Regardez « Mauvais temps » de Blooboy.
