Green Nagasaki délivre « Green Energy », un premier album signature à la croisée de ses influences
Sorti le 27 septembre 2024, « Green Energy », projet majeur de la carrière de Green Nagasaki, est un album « long format » qui met en lumière les talents « cachés du jeune kickeur d’origine togolaise. C’est un rookie qui s’inscrit parmi la nouvelle pousse du rap caennais (de Caen, ville du nord de France). Avec un univers aussi riche que singulier, Green Nagasaki installe son concept avec charisme et insolence (surtout dans un mood qu’on connaît déjà sachant qu’il avait fait l’objet d’un article découverte sur le site il y a quelques années). La rédac a « saigné » quelques-un des titres du projet.
Un melting-pot musical
L’opus de 8 titres oscillant entre afro, dancehall et rap, est un condensé novateur dans le paysage musical actuel. Green Nagasaki propose un album à la croisée des genres avec une remarquable recherche en terme de direction artistique, une production talentueuse et surtout « beaucoup d’inspiration ».
Entre rap incisif et touches afro, Green établit un équilibre subtil avec une sensibilité marquante dès le premier titre « No Shaking ». Sur ce titre, il se balade avec un égotrip incisif et assumé ainsi qu’une écriture maitrisée. Un instrumental acéré, et dansant donne le ton de ce à quoi il faut s’attendre sur l’album. Dernière sortie musicale de l’artiste, le single fait partie de ses chansons les plus streamées.
Sur « Gyal » Green Nagasaki, entraîne davantage l’auditeur dans un rythme endiablé où il sait jouer avec de bons refrains et une production fusionnelle. Le rappeur que nous avons suivi depuis ses débuts, avec des accents très égotrip et une voix rauque, montre qu’il a beaucoup évolué musicalement et qu’il peut « designer » de belles vibes chantées ». Avec BK, il délivre un titre rigoureux, le titre aborde l’amour, le sens du sacrifice pour la famille. Sur« Second Chapter », il apporte une énergie effervescente : les rythmes accrocheurs restent en tête, il maîtrise l’art de la gimmick.
Sur “Green Energy”, le rappeur ne parle pas que de romance et de fête. Il peut passer de thèmes assez spirituels ( « Fear Fire »), à des titres plus tendres comme « Melissa ». Melissa est une ode que l’artiste délivre à la faveur de l’amour porté à une femme qui mérite tout : “Everything you want, you go get am”. Sur des airs d’afro-beat, le rappeur chante sa romance dans un anglais fort savoureux. La performance vocale de Green sur cette chanson est un véritable plaisir.
L’album est semblable à un puzzle sonore, complexe, mais parfaitement assemblé.
Après écoute de l’entièreté du projet, on est marqué par la production de haut vol. La qualité des instrumentaux est indéniable. Chaque morceau est travaillé avec une précision millimétrée. Par exemple, sur « Dutty Wine » (feat. MoneyManMvcro), les basses sensuelles et les beats calibrés pour la danse s’allient aux textes glamours. Sur« Gentleman », Green s’amuse sur un instrumental plutôt « détente » avec une habilité à passer de l’anglais au français. Il montre qu’il peut livrer une copie qui sonne « très rnb » avec un texte plutôt « hardcore » :
“Shawty souhaite que je lui casse son dos. Elle ne veut pas que je lui masse son dos. Elle ne veut pas de massage”.
Le rappeur crée une énergie sensuelle sur ce titre qu’il amène au paroxysme. “We no care nobody. We no fear nobody”.
L’mc prends la casquette d’un poète « plutôt gangster« . C’est un gentleman qui sait faire les choses comme elles se doivent.
Green Nagasaki a su créer une vrai connexion avec les invités de ce projet. Sur chacun des titres, on ne sent aucune rupture. Le projet suit un fil conducteur et tous les artistes invités y participent. Sur le titre Gyal par exemple, collaboration avec IBK, la symbiose des deux artistes embarque dans l’univers du morceau. L’excellent résultat reflète la sincérité et le talent des deux artistes.
La “Green Energy” est en action
Sur « Green Energy », Green Nagasaki déploie une véritable vision artistique. Le projet se veut une invitation à embrasser la résilience, l’ambition et la connexion humaine. La précision de son écriture alliée à une interprétation sincère confère au projet une profondeur rare. « Fear Fire », titre de clôture du projet en est l’illustration parfaite. Pour clore ce voyage, Green sert toute son énergie. Sur une production calme avec un piano et des bass discrètes, l’artiste installe sa puissante vision en rappelant ses origines africaines.
Champions, we from africa, we don’t fear.
Everytime we struggle, no choice we hustle,I aint dont give up.
Pourquoi abandonner quand tu as la Green energy ?
« Green Energy » est un manifeste artistique, un concentré d’émotion et d’énergie brute. Green Nagasaki impose sa signature avec ce projet abouti qui ne manquera pas de résonner dans le temps.