Rencontre avec Déborah Leclercq,  « Sur Solide,  j’ai voulu me livrer le plus honnêtement possible »

Rencontre avec Déborah Leclercq, « Sur Solide, j’ai voulu me livrer le plus honnêtement possible »

banniere sur article 2023

La rédac a rencontré Déborah Leclercq, une chanteuse spécialiste de pop, soul rnb qui a été lauréate du Duel des Pépites de Conscienxious en cours d’année 2023. La jeune pépite offre une belle interprétation de son titre « Never Go Away » dans les studios du média mais accepte aussi de nous parler de son premier EP. Elle se livre sur cette belle expérience de préparation de ce projet. Entretien fluide. 

 

Comment te lances-tu dans la musique ?

Cette belle histoire commence  il y a 3 ans lors du premier confinement. A la base,  je n’étais pas une musicienne, j’étais dans une école de théâtre. A cette époque le gros rêve de ma vie était d’être actrice comédienne alors j’ai étudié le théâtre à l’école. Petite, j’ai fait pas mal de piano et de guitare mais je ne chantais pas du tout, j’étais très timide et et je ne pensais pas du tout à en faire mon métier. Mais ça faisait quelques temps que je faisais des petits covers sur Instagram. J’aimais beaucoup Jorja Smith ou encore Amy Winehouse,  alors je commence à aimer le jazz.

 Un jour je regarde une série avec un acteur que j’aime bien, Stéphane de Groodt,  c’est un acteur belge. Sur le coup, je le follow sur instagram, il me follow back et quelques jours plus tard, il m’envoie un message, en me félicitant sur ma voix car il avait écouté mes covers sur Instagram.  Il me dit ,   » en fait, j’aime votre voix du coup je me suis permis de faire écouter à un ami à moi qui fait de la musique et il est tombé vraiment de sa chaise en vous écoutant il veut travailler avec vous, il veut vous rencontrer ».

Au début,  je ne comprenais pas vraiment ce qui m’arrivait, surtout que j’étais hyper concentré dans ma formation de comédienne mais pour autant je me décide quand même de rencontrer son « fameux ami » qui était en fait André Manoukian, musicien connu qui faisait partie du jury de la Nouvelle Star. Comme je voulais pas vraiment faire ce métier de chanteuse à la base,  je ne me suis pas mis du tout de pression ni d’enjeu. On se rencontre dans le studio d’André Manoukian à Paris. Je pense que le fait que je ne m’étais pas mis de pression a fait que le RDV s’est très bien passé, je me bien entendu directement avec André Manoukian et surtout sur nos goûts musicaux. Il m’a proposé de m’accompagner pour faire mon premier album sauf que moi je n’avais jamais écrit de chansons de ma vie donc j’étais en panique mais il m’a vraiment rassuré, qu’on pourrait engager des auteurs par exemple. Mais c’est surtout mon frère qui m’a motivé à écrire mes propres textes.

C’est lorsque le premier confinement est arrivé que ça ne m’a plus laissé le choix de ne pas écrire parce que mes cours de théâtre se sont arrêtés. Donc j’avais plus de cours de théâtre et c’était pareil pour  André Manoukian pour qui les activités étaient en standy à cause du confinement. On avait alors plus rien d’autre à faire que de nous occuper mon de mon premier projet. Pendant 2 mois, on s’est donné à fond, on a écrit une quinzaine de chansons. J’essayais d’exprimer sur ces titres toutes les émotions que j’avais gardées pendant toutes mes années de vie,  je n’avais rien d’autres à faire donc c’est venu naturellement. On a voulu tout livré le plus honnêtement possible, donc c’est quinze titres dont on a gardé que sept qui constituent aujourd’hui mon premier EP qui est sorti donc 3 ans après !  [Rires].

 

 Quelles ont été tes influences musicales depuis tes débuts ?

Chez moi on a toujours écouté énormément de musique, que ce soit mes parents ou ma famille entière. On écoutait plein de musiques en voiture quand on partait en vacances, ce qui m’a permis de découvrir plein d’artistes très petite, comme Mc Solaar, Charles Aznavour ou encore Amy Winehouse. C’était en moi depuis toujours mais la première fois que j’ai commencé à vibrer sur de la musique je pense c’était quand je révisais mon bac, j’avais mis une playlist de jazz, j’ai eu une sorte de révélation avec le jazz, la soul,  j’avais plein de playlist spotify là dessus. J’ai eu mes premières émotions musicales avec de gros classiques du jazz  comme Aretha Franklyn, Franck Sinatra. Comme chanteuse plus moderne, j’ai été très influencée par Billy Eilish sur ce premier EP, sur les nappes un peu sombres et sur les grosses bases mais aussi beaucoup Rosalia dans sa façon de viber avec ses prods minimalistes mais aussi super fortes. J’ai énormément été influencée par Jorja Smith, c’est vraiment mon rêve de musique, de new soul et Amy Winehouse bien sûr qui fait partie aussi de mes premières émotions musicales.

 

Comment définis-tu ton style musical ?

C’est un peu dur parce que ce premier EP est représentatif d’une période de ma vie où j’ai été super inspirée par la façon de chanter et la façon de produire de Billie Eilish, du coup il y a ce truc très très dark, un peu pop teinté de basse, moi je dirais que c’est de la pop soul rnb. J’ai envie de d’avoir un peu de ces trois styles, c’est mon rêve.

Toutefois pour la suite de mon projet, j’aimerais m’écarter de ce côté très produit, un peu électronique et un peu dark dans lequel je me suis beaucoup plongée sur le premier EP. Parce que tout simplement c’était une période ou j’était très influencée par Billy Eilish et Rosalia, etc. J’aimerais pour la suite revenir à la musique qui m’a donné mes premières émotions et qui m’a toujours le plus inspiré c’est-à-dire le jazz plus organique. J’aimerais pour la suite que mon style soit plus « new soul » en français.

credits photo : Alex Stifler

 

Qu’est-ce qui t’a poussé à bosser sur l’EP « Solide » ? Quel esprit a guidé la création de de chacun des titres ?

Evidemment c’est ma rencontre avec André Manoukian qui m’a vraiment donné des ailes, qui a été mon oreille, c’est lui qui m’a dit « Let’s go,  on écrit des chansons! » et ça m’a beaucoup libéré.

Quand je me suis lancée là-dessus, je ne me suis pas dit je vais faire un EP avec une cohérence ou une histoire particulière parce qu’en fait je n’avais jamais écrit une chanson de ma vie donc j’ai écrit mes premières chansons d’une manière très instinctive. J’ai vraiment tout fait avec « mes tripes » de la façon la plus honnête possible sans penser à une cohérence ou à une technique particulière pour écrire ces titres. La seule chose qui m’a poussé c’est toutes les émotions que j’avais en moi et et l’envie  de les sortir de les raconter et avec honnêteté, avec force, avec rage.

La création de chacun des titres je pense que c’est l’esprit de cette jeune femme qui grandit avec plein d’émotions qui se « bagarrent » en elle et qui a envie de les sortir. C’est donc un esprit  de battante, de guerrière. C’est pour cela que j’ai voulu appeler l’EP « Solide » parce que c’est le titre d’un des singles qui vient d’un moment où j’étais en studio avec André qui a fait allusion au fait que le terme « Solide » reviennent beaucoup dans nos conversations et c’est lui qui m’a poussé à écrire ce titre. J’ai écrit ce son qui parle donc de croire en ses rêves, qui encourage à bosser et  ne jamais rien lâcher afin de construire des choses « solides ». Pour moi l’EP c’est ça, c’est une première prise de parole de quelqu’un qui a des faiblesses, qui a des doutes et des peurs mais qui dans le fond a juste une envie, c’est que ça soit solide. C’est ça l’esprit de la création de chacun des titres. 

 

A travers des titres comme « Ton travail ou tes fesses » ou « Interdit », tu portes des messages forts. Quelles sont tes idéaux et les valeurs que tu souhaites porter auprès de ton public ?

En vrai de vrai, en écrivant ces chansons, je ne me suis pas dit que j’ai envie de dire aux gens que je suis féministe ou que j’ai des combats. J’ai écrit ce premier projet tellement instinctivement que je me suis suis pas du tout dit que j’allais être de engagé ou défendre une cause. Ce n’était pas du tout calculé mais très instinctif. J’ai juste eu envie de dire ce que j’avais en moi de façon hyper honnête comme des titres comme « L’acharneur » qui parle du harcèlement de rue. Pour ce qui est de « Ton travail ou tes fesses« , c’est une chanson qui parle du fait d’être une jeune femme et de grandir dans cette industrie de la musique ou du cinéma qui sont des mondes comme plein d’autres je suppose où il y a plein d’hommes importants qui peuvent te faire miroiter plein de choses quand tu es une jeune femme. Trouver ma voie dans ce contexte ça a été super dur pour moi parce que on m’a beaucoup considéré comme « un physique » mais pas trop pour mon travail et ça m’a fait beaucoup souffrir. C’est d’ailleurs une des premières chansons que j’ai écrite, je pense que je me suis rien dit d’autre, j’ai juste écrit et je me suis dit qu’il y aurait sûrement d’autres filles qui seraient touchées par ce message. Et la phrase qui dit,   » Ce sera plus difficile pour toi pour la simple raison que toi t’es une fille », c’est une phrase que m’a dit une professeure de théâtre et qui m’a vraiment marqué. Si il y a alors des idéaux que je peux souhaiter à ceux qui m’écoutent c’est surtout de les inviter à croire en leurs rêves, soyez libres, affranchissez-vous des cases dans lesquelles on essaie de vous mettre, parlez, chantez, battez vous pour vos libertés et vos envies profondes car on a qu’une vie. 

credits photo : Alex Stifler

« Never Go Away », titre phare de cet EP est d’une douceur rnb très planante . Qu’est ce qui t’a inspiré à faire ce titre ?

C’est un titre très particulier et très intime pour moi, c’est le seul titre en plus que j’ai écrit partie de nulle part avec mon producteur André Manoukian. Pour les autres titres, j’arrivais toujours en studio avec une maquette avec un texte et une mélodie et on travaillait le reste sur cette base. Mais pour  « Never Go Away« , avec André, on s’est juste posé tous les deux un jour, on avait plus de chansons et il m’a dit « viens on crée une chanson ! » . Je me suis mise à la guitare et lui au piano,  j’avais pas d’idées … La seule phrase en anglais qui m’était venue sur le moment c’était « Never Go Away » qui veut dire « Ne part jamais » et j’ai pensé à une partie de de ma vie un peu intime où mes parents se sont séparés et mon père est parti habiter dans le nord de la France donc loin de nous. Ca a été une période dure à gérer parce que mon père avait été un repère pour moi depuis mon enfance. Donc je l’ai écrit avec ce sentiment de petite fille dont le père s’en va loin et qui n’a pas envie qu’il s’en aille. André Manoukian m’a suggéré de l’écrire comme « un petit poème« ,  donc je me retrouve à faire un titre planant, léger avec peu de mots, le titre dont tu ne peux pas deviner le message si tu ne connaît pas l’histoire de la chanson. En même temps c’est un peu le but c’était une chanson. J’ai trouvé ça cool d’avoir ce paradoxe entre une mélodie et des mots hyper abstraits, hyper planant et détachés avec un sujet qui pourtant peut être le sujet le plus intime et le plus concret de tout l’album.

 

Ton feedback de l’expérience avec Conscienxious, du Duel des Pépites au Live Performance ?

J’était très contente  quand vous m’avez contacté, je ne connaissais pas le média. C’était lors des vacances estivales que vous me proposiez de participer au Duel des Pépites, j’avais un peu la flemme mais après je me suis complètement prise au jeu et j’avais vraiment envie de gagner.  Au final j’ai vraiment adoré le concept parce qu’en plus c’était « chill » et je savais que j’aillais gagner une mise en avant sur votre page. Ca a été bien surtout d’échanger avec l’autre artiste et de s’encourager. Je trouve ça vraiment bien qu’il existe des médias ambitieux comme cela en France dédiés aux artistes émergents. Mon grand rêve c’était de faire un « Colors » alors j’ai vraiment apprécié le format session Live que vous m’avez proposé avec cette esthétique classe et sobre surtout pour « Never Go Away« , le titre phare de mon EP. C’est un titre que j’ai toujours imaginé sur un plan comme un ciel et quand j’arrive au studio,  l’équipe de tournage m’avaient mis un grand fond bleu et j’étais trop contente !

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Jude Badombena

Un féru de la finance, qui passe ses temps libres à gratter des articles et explorer le fameux trésor caché du digital...

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