Rencontre avec Kev Adams, « A chaque fois qu’on me disait Non, je me disais,Vous verrez un jour «
Après son Zenith à Nantes diffusé en direct sur TF1, Kev Adams doit faire face à la dure expérience d’interrompre une tournée, la pandémie du coronavirus n’a pas aidé. Néanmoins ce fabuleux spectacle intitulé « Sois 10 ans » lui a permis de revenir sur ces nombreuses anecdotes de son parcours. Le break n’est pas si négatif, le jeune comédien peut se reposer, peaufiner ses prochaines scènes ou encore rencontrer notre équipe. Echange fluide et long format, retour sur dix belles années de carrière.
Avant d’être humoriste, Kev Adams menait la vie d’un lyçéen normal, il était comme tous les jeunes sauf qu’il était ce grand rêveur, plutôt très ambitieux, il se voyait loin, très loin. « J’ai toujours voulu être dans la lumière, faire un métier public. Je faisais déjà des castings très jeune pour des pubs ou de la télé ! Ou même des émissions de flux ! ». C’est effectivement tout jeune qu’il est piqué par la passion de la comédie, déjà à 14 ans, il faisait des essais un peu partout et il commence très tôt la télé alors. « J’ai participé à « Attention à la marche » quand j’avais 14 ans avec mon père. J’étais attiré par le travail de comédien et je voulais absolument en faire mon métier ». Lorsque le comédien en herbe s’engouffre dans le monde de la comédie, il va connaître assez de refus, les débuts n’étaient pas du tout roses, toutefois il estime que cette étape reste énormément enrichissante pour lui. « J’ai dû faire 1000 castings sans exagérations entre mes 11 ans et mes 18 ans, j’ai jamais arrêté tous les week-ends et j’ai jamais été sélectionné », lâche-t-il sous un air plutôt enjoué. Ce sont des épreuves qu’il prend évidemment sur le ton de l’humour, mais certains refus ou remarques désobligeantes ont pu l’affecter dans le passé. « Le plus dingue c’est quand j’ai fait le casting pour le film LOL de Liza Azuelos. A l’époque le casting m’avait dit « t’es un peu rond et les cheveux frisés, on pense pas que tu as le profil pour parler aux adolescents », ça m’avait grave vexé, on peut dire qu’ils ont eu du nez ». Il le dit avec un mélange de gravité et d’amusement, une anecdote qui illustre ses débuts assez compliqués, ce genre de remarques, c’est ce qui lui aurait donner la de rage de réussir. « Forcément à un moment tu te sens rejeté et c’est difficile surtout à un âge où tu construis l’adulte que tu vas être. Mais je crois que ça m’a donné aussi une force dingue. C’était pas haineux mais plein d’ambition et j’en faisait un défi personnel à relever ».
« Si je rêve de quelque chose, je vais tout mettre en œuvre, tout faire même si ça prends des années pour y arriver »
Le premier rôle au cinéma de Kev Adams c’était en 2000, un petit rôle dans le film « Cours toujours » de Dante Desarthe alors qu’il était encore adolescent. A la base son rêve était d’être acteur, de jouer dans des films, mais à force de faire du stand-up, il se passionne aussi pour cet art. « A la base je voulais juste faire du cinéma, être un acteur, jouer des rôles super différents dans la comédie et dans le drame comme ont pu le faire des acteurs comme JP Belmondo ou G Depardieu ! Puis quand j’ai vu que par la voie des castings ça n’allait pas prendre, j’ai commencé à essayer le stand-up, à l’époque c’était une manière pour moi de faire un casting sans texte imposé ! ». Il se met au stand-up et s’y plaît, il cherche à donner le meilleur de lui-même en s’inspirant de ses aînés humoristes. « J’étais super fan de Gad, Jamel et Elie Kakou. Je me disais je leurs prouve ce que je vaux avec ma créativité, mes blagues, mon univers. J’ai tout de suite été mordu. Aujourd’hui j’aime tellement le mélange de ces deux métiers que je ne pourrais pas faire sans l’un ou sans l’autre » .
En 2009, Kev Adams rencontre Elisa Soussan et ce sera une autre étape de son ascension, elle deviendra son manager et s’en suivra de nombreuses émissions et grandes scènes comme l’Olympia ou le Palais des Sports de Paris. S’attendait-il à un tel succès ? « Jamais de la vie » rétorque-t-il plutôt sérieux. « C’est arrivé comme un raz-de-marée dans ma vie ! Mais ça a été aussi super intense donc pas vraiment le temps d’avoir du recul la-dessus, jusqu’à aujourd’hui je réalise parfois pas tout ce qu’il s’est passé ». Le parcours du jeune Kev Adams était ainsi fait de rencontres, de relations humaines qui ont tous joué des rôles importants dans sa révélation au grand public. Echanger avec d’autres comédiens ou des professionnels du métier, agrémenté à sa soif de réussir constituaient le parfait cocktail pour tirer son épingle du jeu. On se rappelle encore de cette fameuse vidéo souvenir dans laquelle il rencontre son idole Gad Elmaleh à 14 ans et lui dit qu’il fera un film avec lui ! Lorsqu’on interroge le comédien sur « cet acte héroïque », il joue plutôt la carte de la modestie, « C’était pas avec beaucoup d’assurance ! Je me dis c’est ma chance, c’est mon idole ! Je veux qu’il sache que j’existe et pour la suite on verra ! Et j’me disais c’est fort de dire à cet artiste dans sa loge à 14 ans « un jour je vais faire ta première partie et un film avec toi ». C’est impactant ! Et donc j’y suis allé comme ça, je l’ai dit, il a été super cool et après je l’ai plus revu pendant 6 ans ! Ahahaha».
« Si c’est un rêve ou un défi qui se réalise ? C’est un mélange des deux vraiment ! Les rêves et les défis se rejoignent dans mon monde et ça depuis toujours. Si je rêve de quelque chose, je vais tout mettre en œuvre, tout faire même si ça prend des années pour y arriver ».
C’est Gérard Depardieu qui m’a rappelé ce dicton y’a pas longtemps, « Plaire à tout le monde c’est plaire à n’importe qui » !
Depuis qu’il s’est lancé dans le cinéma et s’illustre dans la série culte « Soda », on remarque facilement que Kev défend un concept particulier qui lui est propre, « Le Rêve Américain ». Même dans le film « Les Profs », on arrive à percevoir cet état d’esprit. « En tout cas je fais partie de cette génération qui a grandi avec les films et les séries américaines. Donc forcément je pense que mon éducation culturelle est un vrai mix des deux univers, celui américain et celui du cinéma français. J’aime beaucoup le cinéma américain et évidemment j’ai rêvé et eu envie de faire ce métier en voyant aussi des films américains ». De ce côté très cainri à son style très assumé, on a voulu tout savoir. On s’amuse à décrypter le style du comédien de 28 ans, tant qu’on l’avait pour un bon moment avec nous. Des questions nous turlupinaient l’esprit. Pourquoi souvent son public avait-il des avis aussi divisés sur lui ? Pourquoi certains se plaisent à s’attaquer constamment à son personnage ? Comment gère-t-il les critiques ? « Au début les critiques ça te touche parce que tu comprends pas, tu te dis : mais pourquoi, pourquoi crier partout que t’aimes pas alors que c’est vraiment pas grave. Moi j’ai toujours été attiré par la positivité, t’aimes bien t’en parles t’aime pas bon bah tu passes à autre chose. Donc ça m’atteignait au début et puis avec le temps je trouve ça plutôt cool ! C’est Gérard Depardieu qui m’a rappelé ce dicton y’a pas longtemps : « Plaire à tout le monde c’est plaire à n’importe qui » !
On m’a tellement dit « T’es un boy’s band tu vas disparaître après-demain »
A 10 ans de carrière, nous sommes face à un Kev Adams, plutôt accompli et regorgeant de confiance et d’expérience. Il nous déclare fièrement n’avoir jamais eu d’expériences déstabilisantes face au public. « Non, franchement jamais, en fait si mais j’ai pu m’habituer à tout j’ai commencé la scène quand j’avais 15 ans, je suis né sur scène donc j’ai tout vécu suffisamment tôt pour apprendre à le gérer. Mais quand je dis tout c’est vraiment tout : demande en mariage, malaise, insultes, cri pendant le spectacle, gens qui montent sur scène, gens qui sont bourrés, salle vide ! Bref tout ! ». On n’aurait pas fini cet entretien sans savoir ce qui l’a vraiment motivé à faire cette tournée, « Sois 10 ans », quand même, c’était une tournée de 150 dates ! C’était vraiment important pour lui de se confier sur ses 10 ans de carrière. « C’était un spectacle important ! Ecrit différemment, plus longuement avec plus de recul ! L’idée de fond c’était : je fais rire les jeunes et j’en suis fier mais j’ai bientôt 30 ans et je sais que je parle de sujets de gens de mon âge ! Le ton du show est tellement différent que je voulais aussi changer par le rire et le spectacle cette image un peu erronée que les médias aiment me prêter. Et puis y avait aussi un côté challenge et rêve accompli comme c’est toujours le cas chez moi. On m’a tellement dit « T’es un boy’s band, tu vas disparaître après-demain », que de pouvoir dire « Bon bah ça fait déjà 10 piges », j’avoue que c’était assez jouissif ! ».
2 Commentaires
Bonsoir , très belle article sur notre idole , je suis si fière de lui j’aimerai tellement pourvoir le remercier en personne même si ça paraît dingue et impossible de m’avoir aidé à me sortir de l’harcèlement scolaire et finalement de la vie ! C’est un hero ! Os assez de lot pour décrire tout l’amour que j’ai envers lui ! J’espère bientôt je pourrai lui dire tous ces mots face à face . ❤️🥰
Kev, si un jour tu passes par là, sache qu’on se croisera dans peu de temps je pense😉